vendredi 15 janvier 2010

Singulier ou pluriel.

Sais-tu quoi? Il est loin, ton conte de fée.
En plus, c'est conte de fées. Avec un s. Mais tu t'en fous, évidemment que tu t'en fous. Pour toi, il n'y a qu'une seule fée, parce que c'est toi qui fais tous les rôles, n'est-ce pas? Tu es partout à la fois dans ton conte personnel. De la place pour quelqu'un d'autre? Et pourquoi? Tu te suffis. Les autres fées, les autres princes, les autres sorcières, et tout ce qui suit, tu n'en as pas besoin, que tu prétends. Tu n'as pas besoin qu'on te sauve, qu'on te promette un royaume tout entier, qu'on te blesse, qu'on te reprenne, qu'on te blesse encore, qu'on t'abandonne. Tout ça, tu le fais très bien toute seule. Tu es ta propre bonne fée. Tu es ta propre Fée Carabosse.
Mais...
Et c'est ça qui te tient éveillée à minuit: un mais qui écoeure, qui assèche la gorge, qui apprend à faire des noeuds avec ton oesophage. C'est beau se suffir à soi-même, tu le sais, tu aimes tellement ça.
Mais... parfois, tu trouves que ton conte de fée pourrait prendre un s.
Comme ce soir.
Mais... parfois, tu ne comprends plus. Qu'est-ce que tu ne comprends plus? Voilà le problème: tu ne sais même pas. Tu es comme un hamster dans sa damnée roue. Tu cours, tu cours, mais tu stagnes, bordel, tu stagnes et tu en as assez, mais tu ne comprends pas ce qui se passe, pourquoi tu ne t'approches pas de l'immensité là-bas, pourquoi, pourquoi, pourquoi, pourquoi, pourquoi.
Et puis tu commences à comprendre.
Alors tu arrêtes d'écrire, parce que tu ne veux même pas savoir.

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