Hier, en me couchant, je me suis promise de m'épousseter un peu. Je bouge à peine ces temps-ci, j'ai probablement l'air d'un grand bibelot en pyjama devant un bureau d'ordinateur encombré. C'est le retour en classe pour mes camarades du cégep, et c'est fou à quel point ça me déprime. Je ne regrette en aucun cas d'être en année sabbatique; toujours est-il que c'est une méchante gifle à la figure de mon orgueil et que je commence à en ressentir la brûlure. L'éducation a toujours été primordiale à mes yeux et voilà que j'entre dans la catégorie ne reçoit aucune formation. Quelle absurdité. Alors je suis là à observer ma nouvelle réalité, perplexe. Pendant ce temps, je me couvre de poussière. Je suis franchement incapable de donner un sens à ma vie présentement, comment voulez-vous que je déniche un peu de motivation pour me secouer?
Mais il fallait que ça change. De toute façon, je n'avais plus rien dans le réfrigérateur, je devais bien troquer mon pyjama pour une paire de jeans et mettre le cap vers «dehors à l'extérieur». Ah, estomac, qu'est-ce que je ferais si je n'avais pas à t'obéir? Rien. C'est le cas de le dire...
C'est peut-être dû au fait d'avoir ne serait-ce que l'ombre d'un but. Lorsque je me suis regardée dans le miroir ce matin, mon reflet a souri et j'ai senti que c'était sincère. Il a souri parce qu'il me trouvait belle, avec mon teint pâle et ma crinière hirsute. J'avais vaguement l'air de l'une de ces mannequins, vous savez celles qui semblent avoir été mises K.O. par le peigne dans certaines photos de mode, excepté que je portais un grand t-shirt rose orné de deux rennes. Exit sexiness.
J'ai mis un peu d'ordre dans ma chevelure, j'ai fait semblant que ma petite robe bleue était un t-shirt, j'ai hésité à mettre du maquillage puis j'ai décidé que j'étais magnifique au naturel, fuck les cosmétiques. Comme ça, parce que j'étais fatiguée de me considérer comme une ordure, j'étais tombée sous mon propre charme, tellement que c'en était ridicule. Mais ça ne dérangeait personne. Qui aurait pu me reprocher ma conduite? J'étais seule devant mon miroir et je me redonnais un peu d'estime de soi, il n'y a rien de mal.
Finalement, je suis sortie, j'ai marché. Pas longtemps, mais suffisamment pour me rappeler à quel point j'aime frapper le sol avec mes bottes, sentir le froid sur mon visage et regarder le monde derrière la barrière de ma musique trop forte. J'étais belle, je marchais et j'avais oublié mes problèmes d'orgueil chez moi.
La paix. Pas encore le bonheur, mais une belle impression de sérénité teintée de plaisir.
Je devrais répéter ça plus souvent.
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