Je mets beaucoup de pression sur cette journée que sera le 7 janvier 2011. Déjà, j'avais de lourdes attentes envers elle, mais je ressens à présent le besoin vitale que ce petit vingt-quatre heures soit parfait, d'un bout à l'autre. En fait, je me sens comme le parent exigeant d'une gymnastique de niveau olympique. Je veux la voir monter sur la plus haute marche du podium, même si elle, elle n'en a pas envie. Monte, idiote. Monte, grimpe, toujours plus, ne te contente pas d'une banale médaille d'or, frôle les étoiles du bout de tes doigts!
Aujourd'hui encore, j'ai rajouté une chandelle sur mon gâteau mental. C'est étrange à dire: j'ai dix-neuf ans. Moi qui n'aie rien écris de grandiose, j'ai atteint l'âge qu'Émile Nelligan avait à la fin de son explosion de talent. Je m'éloigne de l'enfance et, avant même que j'ai le temps de comprendre ce qui m'arrive, il sera devenu évident que je suis une adulte. Une adulte. Le mot me bourdonne dans la tête, me fait une grimace au passage, irrite mon crâne. Une adulte.
Tout de même, c'est mon anniversaire. La société s'accorde pour dire que c'est une journée spéciale. Un moment unique. Hi, I'm the queen of the day. Mais depuis si longtemps ma vie s'efforce de donner tort à la société. Le 7 janvier est trop souvent synonyme de déception, de solitude. Comme maintenant, seule à la bibliothèque municipale. De larmes. Comme tout à l'heure, immanquablement. De rage sourde contre les imprévus qui viennent donner des coups en bas de la ceinture de mes plans.
Cette année, tout s'est replacé. Mes plans initiaux auront lieu. Tout de même: j'ai eu près de trois heures d'incertitude, qui penchaient plus vers le «bitch, tu vas rester dans ton coin ce soir». J'ai eu peur de faire un voeux devant mes dix-neuf chandelles imaginaires sur mon divan désespérément brun, avec mon matériel d'écriture, mes quatres romans en cours de lecture et ma tasse de thé Earl Grey. Ça me plaît bien, ce genre de soirée, mais justement. Justement, ça me plaît. Ça me plaît tant que j'occupe ainsi toutes mes soirées en solitaire. Le combo écriturelecturetassedethé a une paisible douceur, mais ce n'est rien de spécial. Rien d'unique. C'est ma petite recette du bonheur, sauf pour les 7 janvier, 19 avril et 29 septembre.
J'ai décidé que je ne passerais pas le Temps des Fêtes au Canada l'an prochain. Décision égoïste mais essentielle. Cet exil de Noël et du Jour de l'An seront un sacrifice pour le moment ultime de mon séjour en terre britannique: une journée d'anniversaire véritablement spéciale, indubitablement unique. Un anniversaire peut-être solitaire, mais baigné de l'atmosphère indescriptible du Royaume-Uni. Je vais me concocter un itinéraire féérique, oui oui. Et je ne serais pas déçue. Je ne me sentirai pas seule. Je ne pleurerai pas. Je n'aurai aucune rage.
Promis, juré.
Elle souffla ses bougies d'anniversaire, vécut heureuse et sauta dans le prochain train en direction de Leatherhead.
Tout de même, c'est mon anniversaire. La société s'accorde pour dire que c'est une journée spéciale. Un moment unique. Hi, I'm the queen of the day. Mais depuis si longtemps ma vie s'efforce de donner tort à la société. Le 7 janvier est trop souvent synonyme de déception, de solitude. Comme maintenant, seule à la bibliothèque municipale. De larmes. Comme tout à l'heure, immanquablement. De rage sourde contre les imprévus qui viennent donner des coups en bas de la ceinture de mes plans.
Cette année, tout s'est replacé. Mes plans initiaux auront lieu. Tout de même: j'ai eu près de trois heures d'incertitude, qui penchaient plus vers le «bitch, tu vas rester dans ton coin ce soir». J'ai eu peur de faire un voeux devant mes dix-neuf chandelles imaginaires sur mon divan désespérément brun, avec mon matériel d'écriture, mes quatres romans en cours de lecture et ma tasse de thé Earl Grey. Ça me plaît bien, ce genre de soirée, mais justement. Justement, ça me plaît. Ça me plaît tant que j'occupe ainsi toutes mes soirées en solitaire. Le combo écriturelecturetassedethé a une paisible douceur, mais ce n'est rien de spécial. Rien d'unique. C'est ma petite recette du bonheur, sauf pour les 7 janvier, 19 avril et 29 septembre.
J'ai décidé que je ne passerais pas le Temps des Fêtes au Canada l'an prochain. Décision égoïste mais essentielle. Cet exil de Noël et du Jour de l'An seront un sacrifice pour le moment ultime de mon séjour en terre britannique: une journée d'anniversaire véritablement spéciale, indubitablement unique. Un anniversaire peut-être solitaire, mais baigné de l'atmosphère indescriptible du Royaume-Uni. Je vais me concocter un itinéraire féérique, oui oui. Et je ne serais pas déçue. Je ne me sentirai pas seule. Je ne pleurerai pas. Je n'aurai aucune rage.
Promis, juré.
Elle souffla ses bougies d'anniversaire, vécut heureuse et sauta dans le prochain train en direction de Leatherhead.
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